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Jean-François Sonnay

Curriculum vitae - Bibliographie - J-F Sonnay, essai d'autoportrait social - Le pont

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  Curriculum vitae

Horst Tappe

© Photo:Horst Tappe
CH- 1820 Montreux

De nationalité suisse, je suis né le 21 août 1954 à Lausanne.
J’ai vécu les vingt premières années de ma vie à Mézières (Vaud) où mon père était vétérinaire.

De 1964 à 1970, j’ai suivi les cours du Collège secondaire de Béthusy à Lausanne. J’y ai rencontré Pierre Gisling, alors professeur de dessin, et j’ai pris part aux “ Camps de dessin ” qu’il y organisait. Ce fut pour moi une première approche du monde des arts plastiques, mais j’ai le sentiment d’y avoir aussi beaucoup appris sur le travail de création en général (concentration, observation, conscience de soi) et sur la recherche d’une expression aussi “ juste ” que possible.

De 1967 à 1970, autre initiation artistique, j’ai travaillé régulièrement au service dramatique de la Radio Suisse Romande à Lausanne, en qualité de comédien stagiaire. J’y ai enregistré avec des acteurs et metteurs en ondes professionnels, notamment Roland Jay, Pierre Walker, Marcel Merminod, William Jaques, etc.

De 1970 à 1972, j’ai suivi les cours du Gymnase cantonal de la Cité à Lausanne, où j’ai obtenu un Baccalauréat ès Lettres (Maturité fédérale type B) “ latin – anglais. ”

De 1972 à 1978, j’ai entrepris des études à la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne où je suivais des cours d’histoire de l’art, de français et d’histoire. L’histoire de l’art était ma branche principale et j’ai défendu un mémoire consacré au Musée imaginaire d’André Malraux. Les résultats obtenus aux examens de ma Licence ès Lettres m’ont valu un Prix de Faculté. J’ai été particulièrement influencé par les cours du professeur Enrico Castelnuovo et j’ai découvert le domaine de ce qu’on appelait “ l’histoire sociale de l’art. ” Cela m’a beaucoup appris sur l’importance de l’environnement social et culturel de l’art, tant dans la genèse, la fonction, la réception des œuvres d’art, que dans la formation des personnalités artistiques.

De 1979 à 1980, j’ai travaillé à l'Università degli Studi de Rome, grâce à une bourse du Gouvernement italien. Je me suis plus particulièrement intéressé à l’art profane des XIIIe et XIVe siècles, ainsi qu’à l’utilisation politique des arts plastiques.

Dès le début des années 70, j’ai poursuivi avec plus ou moins de régularité et dans la limite de mes disponibilités une activité littéraire, commençant par le théâtre. Ma première pièce Le thé a été enregistrée et diffusée par la Radio Suisse Romande en 1972.

En 1974, je publiais avec Claude Jaquillard mon premier livre à compte d’éditeur : Les gauchocrates, paru à la Librairie Adversaire à Genève.

Depuis lors, je me suis intéressé à divers domaines littéraires : théâtre, essais, nouvelles, romans, contes. Toutefois, cette activité ne me rapportant pas de revenu substantiel, loin s’en faut, j’ai partagé mon temps entre l’écriture et divers emplois salariés à durée déterminée. Les économies réalisées sur mes salaires me permettaient de vivre pendant les périodes d’écriture. C’est ainsi que je suis parvenu, bon an mal an de 1980 à 2000, à me libérer de toute activité alimentaire presque une année sur trois.

Tour à tour, j’ai enseigné l’anglais et l’histoire comme maître remplaçant dans des collèges ou des gymnases vaudois, enseigné le français pour étrangers aux Cours de vacances de l’Université de Lausanne, pris part à des productions radiophoniques et télévisées.

De 1985 à 1988, j’ai travaillé comme assistant-diplômé d’histoire de l’art à la Faculté des Lettres de Lausanne, ce qui m’a permis de reprendre certains travaux de recherche et d’en publier le résultat dans des revues scientifiques. Outre l’art du Trecento, je me suis aussi intéressé à l’art ferroviaire au XXe siècle.

Depuis 1991, j’ai été à plusieurs reprises engagé comme délégué par le Comité International de la Croix Rouge. A ce titre, je me suis rendu au Koweït en 1991, en Afghanistan de 1991 à 1992 et de 1997 à 1998, en Colombie de 1992 à 1994, en Croatie en 1994 et en République Démocratique du Congo en 1999.

Depuis juillet 1999, date de mon retour à Paris, j’ai repris mes activités d’écrivain indépendant, profitant pour cela de deux bourses reçues à cette époque : une bourse littéraire de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture, et une bourse de la Fondation Leenaards. Je participe encore occasionnellement à l’organisation des Cours de vacances de l’Université de Lausanne. A Paris, je collabore, en qualité de bénévole, avec des associations d’entraide sociale (cours d’alphabétisation, aide à des handicapés).

Mon roman La seconde mort de Juan de Jesus (Bernard Campiche Editeur, 1997). a reçu un Prix Schiller (suisse) 1998 et le Prix Rambert 1998. Mon roman Un prince perdu (Bernard Campiche Editeur, 1999) m’a valu le Prix Bibliothèque pour Tous 2000.

Je suis membre de la Société Suisse des Ecrivaines et Ecrivains (Zurich), de la Société Suisse des Auteurs (Lausanne) et de l’Association Vaudoise des Ecrivains (Lausanne).

 

  Bibliographie

Théâtre

Le thé, pièce en un acte, Radio Suisse Romande, 1972
 
Fait divers, pièce en quatre parties, Radio Suisse Romande, 1983
 
L'Expulsion, pièce en trois parties, Radio Suisse Romande, 1986


Essais, nouvelles, contes, romans

Les Gauchocrates (en collaboration avec Claude Jaquillard), essais et nouvelles, Genève, Editions Adversaire, 1974
 
Dictionnaire des idées à perdre, essais et nouvelles, Lausanne, Editions de l'Aire, 1980
 
Zürich-graffiti (en collaboration avec Claude Jaquillard), essai, Lausanne, Editions de l'Aire, 1980; publié en France
in: Les Temps modernes, Paris, n° 413, décembre 1980, pp. 973-1004
 
Sur la genèse du Musée imaginaire d'André Malraux in: Etudes de Lettres, Lausanne, 1980, n° 2, avril-juin, pp. 157-175
 
La politique artistique de Cola di Rienzo (1313-1354) in: Revue de l'art, Paris, CNRS, n° 55, 1982, pp. 35-43
 
L'Age d'or, première partie, «Soixante-huit», roman, Lausanne, Editions l'Age d'homme, 1984
 
Grandes heures et petites minutes. Les allégories de Philippe Robert à la gare de Bienne in: Zeitschrift für Schweizerische Archäologie und Kunstgeschichte, Zürich, Band 46, 1989, Heft 2, pp. 167-184
 
Il programma politico e astrologico degli affreschi di Angera in: Il millenio ambrosiano, vol. III, La nuova città dal Commune alla Signoria, Milano, Edizioni electra, 1989, pp. 164-187
 
Paix et bon gouvernement. A propos d'un monument funéraire du Trecento in: Arte Medievale, II Serie, Anno IV, n° 2, Roma, 1990,
pp. 179-193
 
Le Tigre en papier, roman, Lausanne, Editions l'Age d'homme, 1990
Le Tigre en papier I et II, Bernard Campiche Editeur, collection camPoche, 2008.
 
Pentaméron, contes, Lausanne, Editions l'Age d'homme, 1993
 
Le Concours de nouvelles in: Ecriture 47, Lausanne, 1996, pp. 45-52
 
La Seconde mort de Juan de Jesùs, roman, Yvonand, Bernard Campiche Editeur, 1997 (Prix Schiller 1998, Prix Rambert 1998)
 
Un Prince perdu, roman, Orbe, Bernard Campiche Editeur, 1999 Prix Bibliothèque pour tous 2000
 
Lettre au lecteur in: Ecriture 55, Lausanne, printemps 2000, pp. 213-215
 
La lettre : nouvelle, B. Campiche, 2000
 
Les Contes du tapis Béchir, Bernard Campiche Editeur, 2001 - 2004
 
Vrai ou Faux, Bernard Campiche Editeur, 2003.
 
Contes de la petite Rose, Bernard Campiche Editeur, 2004
 
Yvan, le bazooka, les dingues et moi. Bernard Campiche Editeur, 2006
 
Le pont : roman, Bernard Campiche Editeur, 2009

 

  Jean-François Sonnay, essai d'autoportrait social


L’Ombre d’un artiste
(Extrait d'un essai autobiographique encore à paraître)

Tous les artistes ont en mémoire l’œuvre de quelques prédécesseurs, ne serait-ce que pour en prendre le contre-pied. Cela vaut pour l’œuvre artistique comme pour l’action sociale. L’ombre de Zola hante les signataires de pétitions, comme celle de Voltaire les avocats des causes perdues, mais l’histoire ne se répète pas et chaque situation appelle une attitude nouvelle. L’époque des Lumières est révolue : un philosophe moderne ne peut plus raisonnablement se mêler de tout, de la religion aux sciences exactes en passant par le droit, la politique, les arts et les techniques. Notre monde requiert une plus grande spécialisation, une plus pesante modestie. Révolue aussi l’époque des grands affrontements sociaux où l’on était sommé de choisir son camp, sa classe, et de marcher à l’unisson.

La société moderne est plus fragmentée, les individus plus seuls que jamais. La scène artistique elle-même a éclaté en multiples tendances et réseaux et on ne voit pas quel intellectuel pourrait aujourd’hui capitaliser autant de pouvoir symbolique qu’un Steinbeck, un Picasso, un Sartre ou un Camus en leur temps, ni de quelle tribune il disposerait d’ailleurs. Je suppose que tous les artistes se préoccupent des défis de notre temps : le chômage, l’inégalité sociale, la détresse du Tiers-monde, la dégradation de l’environnement, etc. mais comment s’y prendre pour faire évoluer les choses ?

Quelque cause qu’ils aient voulu défendre, les artistes ont été entendus en fonction de ce que valait leur œuvre sur le marché, de ce que valait leur parole dans les médias ou les institutions, de leur prestige et du rôle qu’on leur attribuait dans les différentes couches de la société. Dans certains cas, c’est l’œuvre d’art elle-même qui a servi une cause, par exemple Guernica de Picasso ; dans d’autres, c’est une action étrangère à l’art qui a été engagée, par exemple une lettre dans un journal, une manifestation de rue ou l’accueil chez soi d’un proscrit.

Il me semble qu’en cette fin de XXe siècle, les préoccupations sociales des artistes se sont banalisées et qu’elles ont perdu de leur capacité d’impact. Cause ou conséquence de ce phénomène, c’est souvent dans l’intimité de leur œuvre qu’on les retrouve. Peu ou mal relayées par les médias, noyées dans un flot d’informations consensuelles, elles sont de plus en plus identifiées à la liberté d’expression du créateur et de moins en moins à la révolte ou l’exigence morale. Chaque cas doit cependant être considéré spécifiquement et l’analyse nécessite un recul critique et une indépendance que je n’ai pas.

Jean-François Sonnay

Le texte complet...

Toute personne intéressée peut recevoir le texte complet en envoyant un courrier e-mail (en français: courriel) à: jean-françois.sonnay@wanadoo.fr. L'auteur se fera un plaisir de lui faire parvenir ce document.

 

  Le pont

Jean-Francois Sonnay, Le pont

Le reporter Joos avait pris beaucoup de notes mais, faute de révélations sur le massacre, il voyait mal quel sens donner à ce travail désormais. Le courage, l'endurance des gens de Kaboulo n'intéresseraient sûrement pas son rédacteur en chef. En se lançant dans l'aventure, il pensait que la situation du Pays des Hommes constituait un cas d'école pour cette nouvelle justice internationale, qui se voulait davantage soucieuse des hommes que de la raison d'État. Il avait espéré que son reportage ferait avancer les choses, donnerait l'exemple de ce journalisme d'investigation dont tout le monde parlait sans vraiment le pratiquer. Il avait voulu jouer les pionniers, préparer à sa manière le procès des assassins de Kilimangolo mais, vue de là-bas, son entreprise ne représentait plus guère qu'un petit trophée dans un plan de carrière à mille lieues de la réalité. La vérité n'offre pas de preuves, elle est ce qu'elle est. On ne la regarde pas assez parce qu'il n'y a pas de regard innocent, c'est tout.

Jean-Francois Sonnay, Le pont : roman, Bernard Campiche Editeur, 2009

 

Page créée le 01.08.98
Dernière mise à jour le 04.09.09

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