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Collection CamPoche
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Jacques-Etienne
Bovard / Demi-sang suisse |
ISBN 2-88241-119-7
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Volume 1 de la collection camPoche
Le cadavre de Me Julien Chapart,
avocat et polémiste virulent, est découvert
dans un ravin de la Mentue.
«Accident déquitation»,
conclut le rapport de la Police vaudoise de sûreté,
mais lhypothèse dun homicide, soutenue
par la presse, demeure assez préoccupante pour
quun second enquêteur soir envoyé
au Centre équestre des Esserts. Au cas où
Et parce quil faut bien donner du travail à
linspecteur Abt, que le scandale des fiches a
chassé de son souterrain
Ainsi la taupe émerge
éblouie au monde démesuré et panique
du cheval. Enquête policière, reconquête
existentielle, ce roman décrit aussi la rencontre
avec lanimal fantastique qui ouvre au «petit
Suisse» les portes dun agrandissement salutaire.
Jacques-Eteinne Bovard, Demi-sang
suisse, Editions Bernard Campiche, 2002.
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Extrait
«Quinche halète,
livresse tournée en coup de fouet.
- Plus quune seule boule
dénergie qui se donne, tu comprends?
Au trot, au pas, au galop, en dressage, en saut, peu
importe, plus quune boule de six cents kilos qui
ne pèse plus rien, qui ne touche même plus
terre!
Cest ça le plaisir total,
la fusion avec lautre que tu aimes et qui taime,
cest ça ce que jappelle moi une vraie
paire cheval cavalier!
Ses yeux étroits sont
roses, noyés de larmes, et la souffrance est
montée dans sa voix comme un poing qui le serre.
Tu tes laissé prendre la main, Quinche,
le galop temporte, incontrôlable
- Tu veux que je te dise pourquoi
les hommes sont prêts à faire nimporte
quelle folie, depuis la nuit des temps, pour un cheval
ou pour une femme?
Parce que cest ce quil
y a de plus beau sur la Terre, dabord. Cest
comme ça. Et puis surtout parce quun cheval,
cest en même temps la femme de tous tes
rêves et le corps que tu nes pas, le sexe
fabuleux que tu nas pas pour lui faire lamour
à nen plus finir
Mon vieux quand
tu as senti ça, cest fini. Tu es un cavalier
et tu nas plus besoin de rien dautre. Tu
es un cavalier et tu es brûlé. Plus le
même
Cavalier brûlé
Lamour,
la violence, la frime, toutes les passions et sous-passions
imaginables, quand le cheval a commencé à
les allumer en toi, tu reviens plus en arrière,
tu peux plus ten passer. Et tu as beau travailler
à garder la tête froide, plus tu vas, plus
tu flambes
»
Extrait de : Demi-sang suisse
Notice biographique
Jacques-Etienne
Bovard est né à Morges en 1961.
Licencié en lettres, il est maître de français
au Gymnase de la Cité, à Lausanne.
Loin de cacher son attachement
à son pays, dans tous les sens du terme, il sefforce
dès ses premières nouvelles, Aujourdhui,
Jean (1982), de saisir le romanesque ici et maintenant.
Polémique avec La
Venoge (1988), satirique dans son premier roman
La Griffe (1992) ou les nouvelles de Nains
de jardin (1996), dont le succès ne faiblit
pas, il est aussi préoccupé par une constante
quête de valeurs qui puissent résister
aux dérives quil dénonce.
Au délire sécuritaire
et stérile répond ainsi lessor de
Demi-sang suisse
(1994), au gouffre des incertitudes fin de siècle
la générosité brute des Beaux
Sentiments (1998) ou dUne
leçon de flûte avant de mourir (2000).
Couronné de nombreux prix,
Jacques-Etienne Bovard fait partie des auteurs suisses
romands les plus réguliers et les plus largement
reconnus par le public.
La Presse
Jacques-Etienne Bovard, le cas
est rare parmi la nouvelle génération
des auteurs romands, sinscrit en droite ligne
dans le sillage de Ramuz ou de Chessex. Il saffirme
en romancier, parle dune terre et de ses gens.
Mais Bovard nest pas un banal épigone de
ses illustres prédécesseurs: il dépeint
son monde à lui, dans son style, avec ses thèmes,
qui passent pas la quête de soi, par le désarroi,
dans un monde résolument contemporain.
René Zahnd
Il est rare que lon
tombe sur un roman aussi parfaitement charpenté.
Un chef-duvre déquilibre. Des
dialogues menés avec un art de stratège,
une intrigue toute en nerfs, bondissante, surprenante
jusquà la dernière métamorphose
du héros en quête de lui-même. Deuxième
bonne surprise: cette réussite est luvre
dun jeune auteur né à Morges, en
1961, qui signe son deuxième roman.
Lenquête policière
où sengage Abt va recouper le chemin de
ses propres métamorphoses. De cet accord toujours
subtil provient la puissance du livre. Dabord
arrêté au bord de la vie par la méfiance,
la peur, labsence de toute générosité,
en mal dhumanité au pays de lhumanitaire,
Abt va progressivement changer de peau, prendre possession
de lui-même, renaître
Michel Audétat
Oeuvres de Jacques-Etienne
Bovard
Aujourdhui,
Jean, Nouvelles, Lausanne: Editions de lAire,
1982
Collection Le Coup de Dés
La
Venoge, Avec des photographies de Marcel Imsand
et Denis Roulet, Lausanne: Editions 24 Heures, 1988
Collection Arts et Paysages
suisses
Mystère
et Transcendance dans «La Sibylle» et «LEté
des Sept-Dormants» de Jacques Mercanton,
Essai critique, en collaboration avec André Jeanmonod,
Lausanne: Editions de lAire, 1991
La
Griffe, Roman, Yvonand: Bernard Campiche Editeur,
1992
Prix Bibliothèque Pour
Tous 1993
Prix littéraire Lipp Genève 1993
Traduction allemande
Warum rauchen Sie, Monsieur
Grin?, Traduit par Markus Hediger, Bâle:
Lenos Verlag, 1996
Demi-sang
suisse, Roman, Yvonand: Bernard Campiche Editeur,
1994
Prix Rambert 1995
Traduction allemande
Der Nebelreiter,
Traduit par Gabriela Zehnder, Zürich: Limmat Verlag,
2002
Nains
de jardin, Nouvelles, Yvonand: Bernard Campiche
Editeur, 1996
Les
Beaux Sentiments, Roman, Orbe: Bernard Campiche
Editeur, 1998
Prix des Auditeurs de «La
Première» 1999
Une
leçon de flûte avant de mourir,
Roman Orbe: Bernard Campiche Editeur, 2000
Prix de la Société
littéraire de Genève 2000
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Anne
Cuneo / Mortelle maladie |
ISBN 2-88241-120-0
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Volume 2 de la collection camPoche
«Il y a à peine
quelques jours jécrivais: Jai trente
ans, je vis. Mais ça, cétait avant
de savoir. Maintenant, la réalité, cest,
jai trente ans, je meurs.»
La narratrice Anne (Cuneo) est
enceinte. Mortelle maladie
est le rapport bouleversant de sa grossesse qui se termine
par une fausse couche au sixième mois.
Au début, Anne refuse
cet enfant, elle a peur dêtre rejetée
en tant que femme, dêtre enfermée
dans limage traditionnelle de la mère,
elle panique. Elle ne sait pas comment apprendre à
devenir mère. Elle crie au secours ou bien se
réfugie dans le sommeil, dans les rêves.
Lorsquelle est obligée daller en
clinique à cause dune hémorragie
et que la vie de lenfant est en danger, elle commence
à le vouloir, à laimer et à
nouer une relation intime avec lui. Elle soppose
violemment à la césarienne - pourtant
inévitable.
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La mort de lenfant déclenche
la deuxième crise, dont elle guérit grâce
à deux femmes: Annunziata et Zohra. Annunziata,
une immigrée italienne, avec qui Anne partage
une chambre, lui fait voir lItalie véritable:
la mafia règne et la femme est soumise à
la volonté des parents, du mari et de Dieu. Sa
seule tâche est davoir des enfants. Annunziata
se révolte, prend son destin en main et se fait
stériliser. Les témoignages de lItalienne
révèlent à Anne que son sort nest
pas unique et quelle est en effet privilégiée.
«La femme sur mille qui perd son enfant? Je ne
suis pas cela. Je suis une des privilégiées
qui sauvent leur peau, un des dix-sept pour cent qui
ont fait des études universitaires.» Zohra,
femme de ménage algérienne, qui après
douze grossesses est vieille à trente ans, sexclame
quand elle apprend quAnne na pas denfants:
«Tu en as de la chance.» Alors, Anne comprend
que pleurer nest pas de mise, quil ne reste
quà écrire, Mortelle maladie va
naître
Béatrice Chissalé
(In: Témoignage et écriture:
analyse de luvre dAnne Cuneo. Thèse
inaugurale présentée à la Faculté
des Lettres de lUniversité de Berne, 1995)
Anne Cuneo, Mortelle Maladie,
Editions Bernard Campiche, 2002.
Extrait
«Ah! que ça arrive
à une autre!
Vite, point par point, chaque pas
est une brassière. Si cest un garçon
Non. Si cest une fille
Une fille. Je veux une fille qui
sappellera Eva, une fille qui vivra mieux que
moi. Une fille que je langerai, que je veillerai.
Une fille qui me volera mes nuits
de velours.
Non, non.
Des milliers de langes, des milliers
dheures passées à penser à
elle, des milliers de jours évanouis. Je serai
une mère. Des milliers de possibilités
englouties.
Une mère, moi?
Moi?
Moi???
Je ne peux pas. Je ne peux pas.
On ira se promener entre femmes.
Chacune avec son pousse-pousse. Le mien a une dent.
Le mien fait da-da.
Pendant ce temps, les avions continueront
à sillonner le ciel et au pli bleu de lhorizon
les amants
Pendant quau fond de mon
ventre quelquun suce ma flore, rase les vastes
prairies.
Je refuse.»
Notice biographique
Née à Paris à
la veille de la Seconde Guerre mondiale, Anne
Cuneo passe son enfance en Italie du Nord.
Après la mort de son père
en 1945, elle passe plusieurs années dans divers
internats et orphelinats religieux en Italie dabord,
puis à Lausanne où elle doit sadapter
à la langue et à lenvironnement
nouveaux. Après cette difficile période,
elle passe une année en Angleterre, à
Plymouth et Londres et découvre la culture anglo-saxonne.
Plus tard, elle puisera dans les souvenirs de ce moment
décisif de son adolescence pour un roman plein
dhumour et de fraîcheur, Station Victoria
(1989). De retour à Lausanne, elle est dabord
téléphoniste, puis étudie à
lUniversité de Lausanne (licence ès
lettres), apprend les métiers de la publicité,
enseigne la littérature, voyage à travers
lEurope.
Eclectique, Anne Cuneo partage
son temps entre la création dans presque tous
les domaines de la littérature et du journalisme.
Son uvre est animée par une participation
spontanée aux courants modernistes. Lillustration
de ses choix esthétiques apparaît dans
Gravé au diamant
(1967), Passage des Panoramas
(1978), Hôtel Vénus
(1984). Porte-parole des laissés-pour-compte
dans La Vermine, elle introduit le monde des immigrés
dans la littérature romande avec les deux volumes
de son Portrait de lauteur
en femme ordinaire (1980/1982). Elle évoque
le milieu des malades dans Une
cuillerée de bleu (1979) après
avoir survécu à un grave cancer. Essayiste,
elle dessine des portraits des milieux du spectacle
dont elle se sent proche: Le
Piano du pauvre (1975), La
Machine Fantaisie (1976), Le
Monde des forains (1985), Benno
Besson et Hamlet (1987).
Elle participe à des expériences
cinématographiques et théâtrales.
De lécriture, elle passe à la mise
en scène et à la réalisation.
Aujourdhui, Anne Cuneo
ne met plus sa vie en livres, estimant quelle
a raconté tout ce quelle a vécu
de différent. Cette voix plus profonde, elle
la prête à des personnages, qui sexpriment
toujours à la première personne, telles
les héroïnes de Station
Victoria (1989) et de Prague
aux doigts de feu (1990), ou le héros
du Trajet dune Rivière
(1993, Prix des Libraires 1995), Francis Tregian. Anne
Cuneo a publié en 1996 une suite indirecte au
Trajet dune rivière, Objets de splendeur,
où la figure attachante dun Shakespeare
amoureux nous réintroduit dans lunivers
du grand dramaturge.
En 1998, Anne Cuneo publie son
premier roman dit «policier» (mais quelle
qualifie de «roman social») Ame
de bronze - suivi en 1999 par Dor
et doublis puis en 2000 par Le
Sourire de Lisa - où lon retrouve
lenquêteuse Marie Machiavelli.
Anne Cuneo collabore au Téléjournal
à Genève et à Zurich, où
elle demeure conjointement aujourdhui. Ses ouvrages,
constamment réédités et traduits
en allemand, sont tous de grands succès de librairie
en Suisse.
La Presse
En exergue de Mortelle
maladie, nous lisons un extrait de La
Traversée difficile de F. Scott Fitzgerald.
Puis, un poème du surréaliste Benjamin
Péret: Immortelle
maladie.
Ces lignes dautrui, insérées
dans son récit, Anne Cuneo ne sen sert
pas pour faire valoir son capital littéraire,
mais bien plutôt comme amers, comme points de
repères. Pourtant, si les mots des autres la
guident dabord, lauteur tend à se
diriger seule vers «la maison des algues».
Car Anne Cuneo est écrivain authentique, elle
aspire aux pouvoirs du langage. Et disons sans finasser
quelle y parvient: de Gravé
au diamant, son premier récit, à
Mortelle maladie,
un ton sest établi, une voix sest
posée.
Voix fragile, voix chaleureuse,
mais aussi nouée par la souffrance. Et puis voix
de la révolte contre le mal qui la ronge, contre
la société des hommes, où la femme
est parfois encore une esclave.
«Déchirures, lamentations,
microcosmes entrechoqués la voici, elle savance
à pas de loup: la vocation de la femme.»
Difficulté dêtre,
dêtre femme, dêtre mère,
lécrivain tente de la surmonter en lexprimant.
«Comment exprimer la panique par la veinule
dans laquelle je pourrai me glisser ?»
La première partie du
livre est attente. Attente de lenfant, dabord
intrus, et puis devenu fils, chair longuement désirée,
jusquau jour de laccident, qui laisse la
mère de nouveau seule.
Alors lindividu se retrouve
dans le monde des survivants, et ne lui reste plus quà
sinventer de nouvelles raisons de vivre. Mère
frustrée, la narratrice devient femme, écrivain
tentant dassumer le sort de ses semblables, en
disant le calvaire dAnnunziata, la mère
italienne, en élevant à la multitude son
drame.
Ainsi, Mortelle
maladie devient témoignage. Mais non manifeste
politique, car lauteur est trop proche de ses
mots (de ses maux), pour sen servir à des
fins de militantisme. Le témoignage nen
est dailleurs que plus vibrant, lorsque la forme
ne souffre daucun slogan, mais toujours exprime
un drame vécu.
Ouvert comme une plaie, Mortelle
maladie est le poème douloureux dune
femme rendue à sa douleur, et enfin ouverte au
monde.
Jean-Louis Kuffer
Tribune de Lausanne
Un roman damour qui ne
ressemble pas au Grand Meaulnes
idéalisé de notre jeunesse, mais pétri
de boue, savoureux comme une pulpe juteuse. Linspiration
du titre vient dun merveilleux poète surréaliste
- et dun poète du merveilleux - Benjamin
Péret: Immortelle
maladie.
Un chant damour - autobiographique?
- et de mort nous saisit. Dans un bain de sève,
lhéroïne nous dévoile un amour
incarné mais pudique: «Dans la rue il fait
froid. Et moi, jai chaud au ventre», dit-elle.
Elle ne se sent pas secouée dune angoisse
métaphysique mais empoignée par la joie
et la douleur, à limage de lamour
vécu. Le rythme de cette voix évoque un
amour - la chair de sa chair - qui va mourir, envoûtant
riche de reflets ensoleillés, qui nest
pas sans rappeler Les Chants
de Maldoror.
Anne Cuneo se prépare,
aussi moralement, à accoucher; elle va finalement
subir une césarienne et lenfant mourra:
«Personne ne semble savoir dans sa chair quune
nuit damour ne se recommence jamais.»
Au-delà de la réalité
dure et quotidienne, elle exprime son sentiment profond
de la solitude et les réflexions de linfirmière,
les piqûres, les questions insidieuses en un langage
lyrique qui nous empoigne.
Au fond, Anne Cuneo est une femme-poète
comme il existe des femmes-troncs ou des femmes-objets
avec authenticité et naturel.
Dans le lit voisin, à
lhôpital, une patiente italienne nous apprend
quun médecin de Martigny la traitée
de putain, comme dans sa Sicile natale.
Récit peuplé dévasions,
de réminiscences, il y souffle une soif de liberté
(y compris la Grèce davant les Colonels,
déjà), toute une chaude lumière
du sud qui nous embrasse et nous envahit.
Vraiment de belles images avec
tous les désenchantements dun grand écrivain,
jeune encore
Abraham Kraiko
Oeuvres d'Anne Cuneo
Récits, romans
Gravé
au diamant, Lausanne: LAire, 1967
Anti-Prix de la Radio Suisse
Romande 1968
Mortelle
maladie, Lausanne: LAire/Coopérative
Rencontre, 1969
Traduction allemande
Dinge, bedeckt mit Schatten,
ein Bericht, Einsiedeln: Bänziger Verlag, 1975
La
Vermine, Lausanne: Cedips, 1970
Poussière
du réveil, Lausanne: Bertil Galland, 1972
Le
Piano du pauvre, La vie de Denise Letourneur,
musicienne, Lausanne: Bertil Galland, 1975
Orbe: Bernard Campiche Editeur, 2000
La
Machine Fantaisie, Enquête sur le cinéma
suisse, Lausanne: Bertil Galland, 1977
Passage
des Panoramas, Vevey: Bertil Galland, 1978
Lausanne: LAge dHomme, 1991
Collection Poche suisse
Traduction allemande
Passage des Panoramas,
eine Reise zum eigenen Ich, Francfort: Suhrkamp Verlag,
1979
Une
cuillerée de bleu, Chronique dune
ablation, Vevey: Bertil Galland, 1979
Paris: Eric Losfeld, 1979
Traduction allemande
Eine Messerspitze Blau,
Zurich: Limmat Verlag, 1982
Berlin: Ullstein Taschenbuch, 1999
Les
Portes du jour, Portrait de lauteur en
femme ordinaire; 1, En collaboration avec Lydia Cuneo,
Vevey: Bertil Galland, 1980
Traduction allemande
Portrait der Autorin als
gewöhnlicher Frau, Vor Tau und Tag, Zurich:
Limmat Verlag, 1983
Le
Temps des loups blancs, Portrait de lauteur en
femme ordinaire; 2, Vevey: Bertil Galland, 1982
Traduction allemande
Portrait der Autorin als
gewöhnlicher Frau, Die Zeit der weissen
Wölfe, Zurich: Limmat Verlag, 1985
Hôtel
Vénus, Lausanne: Favre, 1984
Traduction allemande
Hotel Venus, Zurich:
Limmat Verlag, 1984
Station
Victoria, Yvonand: Bernard Campiche Editeur,
1989
Paris: Editions Denoël, 1998
Prix Alpes-Jura 1990
Prix Bibliothèque Pour Tous 1990
Traduction allemande
Station Victoria,
Zurich: Limmat Verlag, 1991
Munich: Heyne Verlag, 2000
Prague
aux doigts de feu, Yvonand: Bernard Campiche
Editeur, 1990
Le
Trajet dune rivière, Yvonand: Bernard
Campiche Editeur, 1993
Paris: Editions Denoël, 1995
Paris: Gallimard, 1996. Collection Folio No 2910
Prix des Auditeurs de «La
Première» 1994
Grand Prix 1994 de la Fondation vaudoise pour la promotion
et la création artistiques
Prix littéraire «Madame Europe» 1995
Prix des Libraires 1995
Traduction allemande
Der Lauf des Flusses,
Zurich: Limmat Verlag, 1995
Berlin: Ullstein Taschenbuch, 1999
Traduction néerlandaise:
De loop van een rivier,
Breda: Uitgeverij De Geus, 1997
La
Flûte et les ratonneurs. Nouvelle, Yvonand:
Bernard Campiche Editeur, 1994
Au
bas de mon rêve, Poèmes, Yvonand:
Bernard Campiche Editeur, 1995
Objets
de splendeur, Roman, Yvonand: Bernard Campiche
Editeur, 1996
Paris: Editions Denoël, 1996
Traduction allemande
Dark Lady, Zurich:
Limmat Verlag, 1998
Munich: Heyne Verlag, 1999
Ame
de bronze, Une enquête de Marie Machiavelli,
Yvonand: Bernard Campiche Editeur, 1998
Traduction allemande
Herz aus Eisen, Zurich:
Limmat Verlag, 2000
Dor
et doublis, Une enquête de Marie
Machiavelli, Orbe: Bernard Campiche Editeur, 1999
Traduction allemande
Vergessen ist Gold,
Zurich: Limmat Verlag, 2001
Le
Sourire de Lisa, Une enquête de Marie Machiavelli,
Orbe: Bernard Campiche Editeur, 2000
Essais
Art,
Rupture et Résistance, Moutier: Editions
de la Prévôté, 1978
Le
Monde des forains, Frères humains qui
avec nous vivez, Lausanne: Trois Continents, 1985
Benno
Besson et «Hamlet», Lausanne: Favre,
1987
Un portrait à travers
quelques mises en scène de Hamlet
Théâtre, radio, télévision
Les
Bourreaux ordinaires, 1971; Jours
du chat, 1972; Le
Piano du pauvre, 1975; Cessez
de mappeler Grand-Père, 1976; Une
fenêtre sur le 9 novembre, 1979;
Le Grand Jeu de la vie courante, 1980; Le
Joueur de flûte dArgen, 1980; LAigle
de la Montagne noire, 1981; Au
sud des nuages, 1981; Lorelay,
1985; Scènes de la
vie dun pavé, 1986; Ophélie
des bas quartiers, 1986; La
Plainte dElvira, 1987; Madame
Paradis, 1988; Les
Enfants de Saxo, 1990; Omnibus,
1997; Dor et doublis,
1998.
Films
Cinéjournal
au féminin, 1981; Wenn
die City kommt, 1982; Les
Sept Vies, 1983; Signes
de terre, Signes de chair, 1983; Basta,
1986; Durchdringende Welten
(Le peintre Cenek Prazak), 1992; Francis
Tregian, gentleman et musicien, 1996; Friedrich
Glauser, La Dernière Carte, 1996; Adrian
Frutiger, créateur décritures,
1998; Anne-Marie Blanc:
la petite Gilberte, 2001; Ettore
Cella, ein Küntlerleben, 2002.
Prix littéraires
Anti-Prix
de la Radio Suisse Romande, 1968; Prix
Schiller pour lensemble de son uvre,
1979; Prix culturel du canton
de Zurich, 1981; Prix
«Bourse littéraire» de la Ville de
Zurich, 1988; Prix
Bibliothèque Pour Tous, 1990; Prix
Alpes-Jura, 1990; Prix
des Auditeurs de «La Première»,
1994; Grand Prix de la Fondation
vaudoise pour la promotion et la création artistiques,
1994; Prix littéraire
«Madame Europe», 1995; Prix
des Libraires, 1995.
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Anne-Lise
Grobéty / La Fiancée
dhiver |
ISBN 2-88241-121-9
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Volume 3 de la collection camPoche
Dans La
Fiancée dhiver, Anne-Lise Grobéty
va explorer de nouveaux registres. Le fantastique: un
couple meurt prisonnier des précautions prises
pour faire respecter leur propriété. Le
romanesque un peu échevelé: une mère
a réussi à se faire passer pour morte
afin dassister à ses propres funérailles
et démasquer sa fille qui la hait. Lanecdote
historique: «Wernher von B.» évoque
les aventures du futur inventeur des V2 quand il était
étudiant à Zurich, ses démêlés
avec sa logeuse parce quen utilisant une roue
de bicyclette et une souris il expérimentait
les effets de laccélération sur
un être vivant. Lhumour: la romancière
pleure toutes les plumes que ses petites filles ont
cassées. «La Fiancée dhiver»
nous offre, un peu à la façon des «blasons»
du XVIe siècle, des évocations poétiques
de la femme aimée où sunissent la
nature et le désir, les saisons et le corps.
(
) Mais le recueil comporte aussi sa part de violence
et de cruauté. Lhéroïne de
«Maternaire» avoue avoir pris plaisir à
maltraiter son enfant qui en mourra. Et la petite fille
de «Sale bête bête morte» réagit
à sa façon à ce quelle a
compris: sa mère trompe le père avec le
psychiatre qui soigne lenfant.
Jean-Luc Seylaz
(In: Anne-Lise Grobéty.
Association Suisse des Editeurs de Langue Française,
1997)
Anne-Lise Grobéty, La Fiancée
d'hiver, Editions Bernard Campiche, 2002.
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Extrait
«Je suis ta fiancée
dhiver. Que crains-tu? Le froid na pas de
prise sur mon manteau de laine et je ty enroulerai
avec moi. Nos chambres sont chauffées et tu entendras
le bois des parois sétirer et craquer daise
sous la chaleur. Tu entendras le fourneau chuchoter
chut chut et chahuter les bûches. Je ne parlerai
pas pour que tu entendes tout ça. Je te ferai
boire du thé où flotte un frêle
tronc de cannelle, tu respireras le pain noir quand
il sort du four banal devant la maison et quon
le jette brûlant dans les corbeilles à
demi enfoncées dans la neige
Votre fiancée dété
sait jongler avec trois oranges? Celle de printemps
change le vin en rires? Celle dautomne aime les
chauves-souris? Mais moi, moi votre fiancée dhiver,
je peux, rien quen les pressant dans mes paumes,
changer les noix en une belle huile jaune! Je connais
bien dautres secrets et je vous dirai comment
mes tours de sorcière. Le feu en brûlant
ses histoires ma tant de fois consumée
avec lui que je brûle eau-de-vie à lintérieur
Sentez au creux de ma paume, chaude et huilée.
Je suis glace et lave, braises et bise, silence ouatiné
et sirène du vent des bourrasques: je suis votre
fiancée dhiver, rêvant dêtre
vos larmes - car mes larmes à moi, à peine
nées de mes yeux, sont déjà perles
de gel, et si jétais vos larmes, je naîtrais
sous vos paupières chaudes, roulerais sur votre
visage brûlant, bouillonnerais sous vos lèvres
de pierre ollaire!
Fiancée dhiver,
je suis née. Fiancée dhiver, je
persiste et finirai.
Mais je naurai pas peur
quand la secousse marrachera à ma terre.
Car de vous avoir aimé, jai appris que
mes limites étaient bien au-delà des contours
de mon corps; cest comme si je mallongeais
et métirais déjà loin au-delà
de moi-même, vers ces territoires dinconcevables
infinis
»
Extrait de : La Fiancée
d'hiver
Notice biographique
Née en 1949 à La
Chaux-de-Fonds, Anne-Lise Grobéty
étudie à la Faculté des lettres
de luniversité de Neuchâtel et effectue
un stage de journalisme. Elle commence à écrire
très tôt, et elle a dix-neuf ans lorsque
paraît son premier roman. Après un deuxième
roman, elle ralentit son activité littéraire
pour soccuper de ses enfants. Dans le même
temps, elle sengage politiquement et siège
pendant neuf ans comme députée socialiste
au Grand Conseil neuchâtelois. Son mandat achevé
et ses filles devenant plus autonomes, Anne-Lise Grobéty
renoue avec lécriture dès 1984.
Anne-Lise Grobéty se fait
connaître du grand public dès son premier
roman, Pour mourir en février,
couronné par le Prix Georges-Nicole. La suite
de son uvre connaît le même succès:
le prix Rambert et deux prix Schiller lui ont notamment
été décernés. Parmi ses
publications les plus importantes, les romans Zéro
positif et Infiniment
plus, tous deux traduits en allemand, et les
recueils de nouvelles La
Fiancée dhiver et Belle
dame qui mord. Elle a reçu le Grand Prix
C. F. Ramuz en 2000, et le Prix Saint-Exupéry-Valeurs
Jeunesse de la Francophonie 2001 pour
Le Temps des mots à voix basse.
Ses narratrices cherchent
à affirmer leur identité féminine,
à une époque où la présence
des femmes en littérature commence à saffirmer.
Anne-Lise Grobéty est donc aussi fortement concernée
par la condition de la femme écrivain, par les
aspects historiques, formels et politiques de lécriture
féminine, mais elle poursuit surtout une exploration
de la langue dans une tonalité bien à
elle.
La Presse
Enfin, le plus beau de
ces textes, celui qui sintitule La
Fiancée dhiver, donne toute la mesure
dun talent décrivain, sa liberté,
sa mobilité, en une sorte dincantation
baroque et passionnée qui intègre à
son élan les écarts de la syntaxe ou du
vocabulaire. Passent les saisons, les visages, la fiancée
dété court plus vite que leau,
celle dautomne est une bourrasque de rires et
de frissons, celle de printemps senfuit gaiement
sous la pluie, celle dhiver
Il faudrait
citer en entier ces pages haletantes et frondeuses.
On songe parfois au Blason
des fleurs et des fruits dEluard. Ou à
la simplicité solennelle dautres poèmes:
«Votre nom sécrit dans la bulle de
mon haleine chaque fois que je respire. Votre nom sécrit
dans lempreinte de mes pas.»
Georges Anex,
Journal de Genève
Il se trouve, et je le confesse,
que je navais jamais lu Anne-Lise Grobéty.
Cette uvre est trop connue en Suisse romande,
me dit-on, pour quil ne semble pas quelque peu
ridicule de paraître la découvrir. Tant
pis, cest le cas.
Quelle sottise que les
frontières, celles qui ont laissé les
lecteurs français ignorant dAnne-Lise Grobéty
et du «grand vertige, vertige du carrousel des
grand , musique violente, femmes peintes
dans les roulottes et sous dans la main», vertige
qui, dit-elle, montent encore souvent de sa poitrine.
Et engouffre son lecteur.
Françoise Giroud
Oeuvres d'Anne-Lise Grobéty
Pour
mourir en février, Roman, Préface
de Jean-Pierre Monnier, Lausanne: Cahiers de la Renaissance
vaudoise, 1970
Vevey: Bertil Galland, 1975
Lausanne: Editions 24 Heures, 1984
Lausanne: LAge dHomme, 1988
Collection Poche suisse; volume 72
Yvonand: Bernard Campiche Editeur, 1994
Traduction allemande
Um im Februar zu sterben,
München: Kindler Verlag, 1971
Traduction italienne
Morire in febbraio,
Milano: Il Dito e la Luna, 1997
Zéro
positif, Roman, Vevey: Bertil Galland, 1975
Lausanne: Editions 24 Heures, 1984
Yvonand: Bernard Campiche Editeur, 1992
Traduction allemande
Fluchtbewegungen,
Zürich: Benziger, Ex Libris, 1977
Collection ch
Maternances,
Poèmes, Gravures dArmande Oswald, Neuchâtel:
Editions Galerie Ditesheim, 1979
Les
Ramoneurs, Poèmes, Photographies de Pierluigi
Zaretti, Lausanne: Editions Payot, 1980
Du
côté de lécriture féminine
in Ecriture féminine ou féministe?.
Carouge: Editions Zoé, 1983
Pour
mourir en février, Roman
Zéro positif, Roman
La Fiancée dhiver, Nouvelles
Lausanne: Editions 24 Heures, 1984
Collection Ecrivains
Contes-gouttes,
La Tour-de-Peilz: Bernard Campiche Editeur, 1986
2e édition, nouvelle, 1994
La
Fiancée dhiver, Nouvelles, Première
édition séparée, augmentée
dune nouvelle,
Yvonand: Bernard Campiche Editeur, 1989
2e édition, 1992
Traduction allemande
Die Wintersbraut,
Zürich, Dortmund: eFeF-Verlag, 1992
Infiniment
plus, Roman, Yvonand: Bernard Campiche Editeur,
1989
Traduction allemande
Unendlich mehr, Zürich:
Benziger, Ex Libris, 1991
Collection ch
Belle
dame qui mord, Récits, Yvonand: Bernard
Campiche Editeur, 1992
Défense
dentrer, Nouvelles [extraites de La Fiancée
dhiver et de Belle dame qui mort], Carouge: Editions
Zoé, 1996
Collection MiniZoé;
16
Compost
blues, Lausanne: ASELF (Association Suisse des
Editeurs de Langue Française), 2000
Le
Temps des mots à voix basse, Récit,
Genève: Editions La Joie de Lire, 2001
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Sylviane
Roche / Le Temps des Cerises |
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Volume 4 de la collection
camPoche
Je viens de lire
votre livre et je dois vous dire que j'ai
vraiment été très touché.
Moi aussi plusieurs fois j'ai eu la gorge
serrée... et ce n'est pas étonnant
tant la vie de votre héros bien que
très différente rejoint parfois
la mienne. Il n'y a que cinq ou six ans
de différence entre nous mais à
cette époque (40-45) il s'agit presque
d'une génération différente
(la Résistance en particulier) et
pourtant, moi aussi, il m'arrive parfois
de me demander si je ne suis pas devenu
vieux con devant la tournure des événements...
Je me trompe peut-être mais j'ai du
mal à croire que votre héros
est de pure fiction et j'imagine que vous
avez été inspirée par
quelqu'un de proche. Peu importe puisque
le résultat est là. Merci
de m'avoir fait ce beau cadeau.
Jean Ferray
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... Le
Temps des cerises est donc un roman parfaitement
convaincant, y compris dans sa visée didactique.
Cela tient principalement au talent - ainsi qu'à
l'humour indéniable - dont fait preuve Sylviane
Roche lorsqu'elle ajuste à la trame des grands
événements du siècle la chaîne
de petits accidents de l'individu.
.... Ainsi le destin de Blumenthal
est-il saisi à l'intersection de deux forces
perpendiculaires qui font de lui non seulement un martyr,
un amant et un militant has
been mais aussi un homme qui découvre,
pour ainsi dire accidentellement que l'écriture
à un corps et qu'elle peut servir. Servir à
apprendre aux autres d'où ils viennent, certes,
mais aussi, pour le scripteur lui-même, à
rouvrir certaines portes fermées trop tôt.
A vivifier le souvenir. A transformer les "simples"
fantômes en authentiques revenants et à
les remettre à leur juste place lorsque leur
présence se fait par trop encombrante... ou ténue.
Philippe Marthaler
Le Nouveau Quotidien
Sylviane Roche, Le Temps des Cerises,
Bernard Campiche Editeur, 2003
Prix Franco-Européen 1998
Prix des Auditeurs de "La Première"
1998
ISBN 2-88241-129-4
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Gisèle
Ansorge / Prendre d'aimer |
ISBN 2-88241-134-0
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Volume 5 de la collection camPoche
Autour de Séverine
évoluent, pêle-mêle, curé,
ursuline, famille, anciens mercenaires du Corse,
soudard tatoué de boutonnières,
le bon pasteur Charles-Auguste, bigotes pincées,
pêcheur avec sa voile latine, belle-mère
acariâtre, et toute une frise dhommes
et de femmes, tout un peuple avec ses beautés
et ses laideurs. Lintrigue se trouve nourrie
par une connaissance qui englobe lhistoire,
les us et coutumes, les parlers régionaux,
Gisèle Ansorge nignore pas plus les
concoctions médicamenteuses que la manière
de mener un train de ferme ou de griller une carpe
sur la braise. Dune précision admirable,
la langue se teinte parfois de couleurs locales.
Dans
Prendre daimer, Gisèle Ansorge
a su saisir un pays et ses gens, leur mentalité,
leurs réactions, comme peu ont su le faire.
Son livre embrasse quelques thèmes, par
exemple la condition de la femme au début
du XIXe siècle, mais surtout il en émerge
une figure lumineuse, qui traverse des heures
sombres, nomade sur les chemins de la vie, qui
puise sa force au plus profond delle-même,
au nom de lamour. Après la lecture,
Séverine vient habiter la mémoire.
Elle laisse le même souvenir quune
personne réellement rencontrée.
Aussi espère-t-on que nombreux seront ceux
qui feront sa connaissance.
RENÉ ZAHND, Le
Matin
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Gisèle
Ansorge est née à Morteau, dans le Jura
français, en 1923, dans une famille suisse. Gisèle
Ansorge, après des études de pharmacie, a travaillé
avec son mari Ernest Ansorge dans le domaine du cinéma
danimation. Elle est décédée le
17 décembre 1993 à Étagnières.
Son goût pour la création sest manifesté
dans les secteurs les plus divers: littérature, radio,
télévision, graphisme et beaux-arts.
En tant qu'auteur, elle a reçu plusieurs prix pour
ses pièces de théâtre et ses pièces
radiophoniques. Gisèle Ansorge a également obtenu
en 1986 un hommage spécial de la Fondation vaudoise
pour la promotion et la création artistiques. Son recueil
de nouvelles, Le Jardin secret, a obtenu le Prix de
Fribourg 1985.
En 1987, elle publie son premier roman, Prendre daimer,
qui obtient immédiatement un succès considérable
(près de 10'000 exemplaires vendus en Suisse romande),
et deux prix littéraires: le Prix Paul-Budry et le
Prix des Auditeurs de «La Première».
En 1989, Gisèle Ansorge publie un deuxième roman,
Les Tourterelles du Caire, qui obtient le Prix Schiller
et confirme son audience auprès des lecteurs. Un recueil
de nouvelles, Le Jeu des nuages et de la pluie, consacré
aux pierres précieuses, est paru au printemps 1993.
Peu avant son décès, Gisèle Ansorge venait
de terminer un troisième roman, Les Larmes du soleil.
Prendre daimer a été traduit en
allemand, sous le titre de Séverine (Limmat Verlag,
1991), et a également obtenu un grand succès.
Une traduction allemande de son roman Les Larmes du soleil
est en préparation.
À la télévision, Gisèle Ansorge
a conçu plusieurs scénarios, notamment celui
de Save the King, création de la TV romande
pour la Rose dOr 1970. Au cinéma, elle a signé
le scénario du long métrage d'Ernest Ansorge,
Dun jour à lautre, 1972.
Dans le domaine du cinéma danimation, les époux
Ansorge ont mis au point un procédé très
original à partir de poudre de sable, procédé
qui leur a valu, grâce à douze films, une large
reconnaissance internationale.
Gisèle Ansorge / Prendre d'aimer,
Bernard Campiche Editeur, Collection CamPoche, 2004
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Sylviane
Roche - Marie-Rose De Donno / L'italienne |
ISBN 2-88241-135-9
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Volume 6 de la collection camPoche
Marie-Rose: «Je savais
que cette femme qui montait les escaliers de la
boutique avec son chapeau cloche allait compter
dans ma vie.» Sylviane: «Je lui ai
donné ma carte, mon téléphone,
alors que je ne le fais jamais.» Marie-Rose:
«Sylviane représentait la femme que
jaurais voulu être.» Sylviane:
«Marie-Rose ma donné loccasion
de me racheter de la chance que jai dans
la vie.» Elles disent parce que cétait
elle, parce que cétait moi. Deux
surs.
On rêve quon
a pleuré avec elles, quon a pleuré
de rire dans leurs bras lorsquelles se sont
raconté leurs vies lhiver passé
dans lappartement lausannois de Marie-Rose.
On envie la confiance quelles ont placée
lune dans lautre, immédiatement,
aux premières paroles dites. Instinctivement,
en sachant davance quelles auraient
une histoire commune.
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Deux femmes. Une écrivaine,
Sylviane Roche, professeur de français à Nyon,
et une Italienne du Sud, vendeuse de mode dans une boutique
lausannoise, qui lui ressemble, Marie-Rose De Donno. Mères
et femmes, brunes et fortes. Lumineuses. Mères, mamans
comme une évidence: cest par Sandro que tout
a commencé, que ça ne finira jamais. Sandro,
ce fils éblouissant, retrouvé mort au bas de
lesplanade de Montbenon à Lausanne, écrasé
sur la station-service. (
) Elle veut savoir, cette mort
ne la laissera pas en paix tant quil y aura encore quelque
chose à comprendre, à expliquer
ISABELLE FALCONNIER, L'Hebdo
Sylviane
Roche, dorigine française, est née
à Paris, dans le quartier du Marais. Elle est venue
en Suisse à lâge de vingt ans et sest
installée à Lausanne. Elle sy est mariée
et a eu deux enfants, Emmanuel et Élodie. Elle a aussi
obtenu une licence de lettres à lUniversité
de Lausanne. Bien quelle ait été très
bien accueillie et intégrée en Suisse, elle
sest toujours sentie dépaysée, exilée
à Lausanne, et reste très attachée à
Paris et à la France où vit toute sa famille
et où elle rentre souvent.
Elle fait partie du comité de direction de la revue
littéraire lausannoise Écriture, et enseigne
la littérature française, lhistoire et
lespagnol dans un gymnase cantonal. Elle écrit
des articles de critique littéraire dans divers journaux
et a publié un recueil de nouvelles (Les Passantes),
trois romans (Le Salon Pompadour; Septembre; Le
Temps des cerises), un récit (LItalienne,
en collaboration avec Marie-Rose De Donno) et un recueil de
«contes psychologiques» (LAmour et autres
contes). Elle est également traductrice de lespagnol
(en particulier Puerto final de lArgentin Daniel
Mayer). Tous ces ouvrages ont été publiés
chez Bernard Campiche Éditeur.
Dorigine italienne, Marie-Rose
De Donno vit et travaille en Suisse depuis de très
nombreuses années. Elle a raconté son parcours
dans LItalienne, écrit avec Sylviane Roche.
Sylviane Roche - Marie-Rose de Donno,
l'Italienne, Bernard Campiche Editeur, 2004
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Jacques-Etienne
Bovard / Nains de jardin |
ISBN 2-88241-140-5
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Volume 7 de la collection camPoche
Cela, on ne lavait
pas vu depuis longtemps. Depuis ces pages qui
vous restent en troublante mémoire. Et
qui sont par exemple ces histoires de fonctionnaire
chez Adolf Muschg, du laitier chez Peter Bichsel
ou encore cette ironie particulière de
Jean-Marc Lovay qui invente la vacuité
des écrivains romands dans lexil
de ses Conférences aux antipodes.
JEAN-DOMINIQUE HUMBERT, La
Liberté
Exemplaire. Cest
sans doute le qualificatif qui correspond le mieux
au recueil de nouvelles que vient de publier lauteur
de La Griffe et de Demi-sang suisse.
Exemplaire, parce quil nous montre avec
brio ce que devrait être le rôle de
lécrivain romand daujourdhui:
quelquun qui observe, dissèque, montre
la société dans laquelle il vit,
en en faisant ressortir les signes les plus distinctifs.
Lécriture doit simpliquer et
sengager.
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Exemplaire encore par le choix du genre
littéraire. Démonstration est faite ici que
la nouvelle nest pas un genre mineur. Prenons celle
qui inaugure le livre. Intitulée La fondue crée
la bonne humeur, elle justifie à elle seule lachat
du livre.
HENRI-CHARLES DALHEM, Coopération
Jacques-Étienne
Bovard est né à Morges en 1961. Licencié
en lettres, il est maître de français au Gymnase
de la Cité, à Lausanne.
Loin de cacher son attachement à son pays, dans tous
les sens du terme, il sefforce dès ses premières
nouvelles, Aujourdhui, Jean (1982), de saisir
le romanesque ici et maintenant. Polémique avec La
Venoge (1988), satirique dans son premier roman La
Griffe (1992) ou les nouvelles de Nains de jardin (1996),
dont le succès ne faiblit pas, il est aussi préoccupé
par une constante quête de valeurs qui puissent résister
aux dérives quil dénonce.
Au délire sécuritaire et stérile répond
ainsi lélan de Demi-sang suisse (1994),
au gouffre des incertitudes fin de siècle la générosité
brute des Beaux Sentiments (1998) ou dUne
leçon de flûte avant de mourir (2000).
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard
fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers
et les plus largement reconnus par le public.
Jacques-Etienne Bovard, Nains de jardin,
Bernard Campiche Editeur, Collection CamPoche, 2004
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Anne
Cuneo / Une cuillerée de
bleu |
ISBN 2-88241-141-3,
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Volume 8 de la collection camPoche
La vie est comme la liberté.
On nen mesure jamais si bien le prix que
lorsquelle est menacée.
Atteinte par le cancer,
lauteur dUne cuillerée de
bleu combat sa maladie en lécrivant.
Parcours en dents de scie entre lespoir,
labattement, et surtout des instants dune
lucidité nouvelle car chaque jour désormais
compte et quil ny a plus de place
pour les masques et les alibis. Doù
vient le mal? Qui ma fait telle que je suis
aujourdhui? On déchiffre les runes
de lenfance, de la jeunesse, des premières
amours. Les réponses se précisent,
on regagne sur le temps perdu. Cette quête
est aussi une conquête qui donne au récit
une transparence à laquelle toute écriture
devrait tendre.
«Attar le parfumeur
», mystique du Moyen Âge iranien a
écrit: «Il appartient à lhomme,
en sélevant dun cran, dinverser
le signe dun événement.»
Cest-à-dire tirer un bien dun
mal. Cest lopération à
laquelle on assiste dans ce texte qui ma
touché autant quil ma appris.
NICOLAS BOUVIER
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Née à Paris à
la veille de la Seconde Guerre mondiale, Anne
Cuneo passe son enfance
en Italie du Nord.
Après la mort de son père en 1945, elle passe
plusieurs années dans divers internats et orphelinats
religieux en Italie dabord, puis à Lausanne où
elle doit sadapter à la langue et à lenvironnement
nouveaux. Après cette difficile période, elle
passe une année en Angleterre, à Plymouth et
Londres, et découvre la culture anglo-saxonne. Plus
tard, elle puisera dans les souvenirs de ce moment décisif
de son adolescence pour un roman plein dhumour et de
fraîcheur, Station Victoria (1989). De retour
à Lausanne, elle est dabord téléphoniste,
puis étudie à lUniversité de Lausanne
(licence ès lettres), apprend les métiers de
la publicité, enseigne la littérature, voyage
à travers lEurope.
Éclectique, Anne Cuneo partage son temps entre la création
dans presque tous les domaines de la littérature et
le journalisme. Son uvre est animée par une participation
spontanée aux courants modernistes. Lillustration
de ses choix esthétiques apparaît dans Gravé
au diamant (1967), Passage des Panoramas (1978),
Hôtel Vénus (1984). Porte-parole des laissés-pour-compte
dans La Vermine, elle introduit le monde des immigrés
dans la littérature romande avec les deux volumes de
son Portrait de lauteur en femme ordinaire (1980/1982).
Elle évoque le milieu des malades dans Une cuillerée
de bleu (1979) après avoir survécu à
un grave cancer. Essayiste, elle dessine des portraits des
milieux du spectacle dont elle se sent proche: Le Piano
du pauvre (1975), La Machine Fantaisie (1976),
Le Monde des forains (1985), Benno Besson et Hamlet
(1987).
Elle participe à des expériences cinématographiques
et théâtrales. De lécriture, elle
passe à la mise en scène et à la réalisation.
Aujourdhui, Anne Cuneo ne met plus sa vie en livres,
estimant quelle a raconté tout ce quelle
a vécu de différent. Cette voix plus profonde,
elle la prête à des personnages, qui sexpriment
toujours à la première personne, telles les
héroïnes de Station Victoria (1989) et
de Prague aux doigts de feu (1990), ou le héros
du Trajet dune rivière (1993, Prix des
Libraires 1995), Francis Tregian. Anne Cuneo a publié
en 1996 une suite indirecte au Trajet dune rivière,
Objets de splendeur, où la figure attachante dun
Shakespeare amoureux nous réintroduit dans lunivers
du grand dramaturge.
En 1998, Anne Cuneo publie son premier roman dit «policier»
(mais quelle qualifie de «roman social»),
Âme de bronze suivi en 1999 par Dor
et doublis puis en 2000 par Le Sourire de Lisa
où lon retrouve lenquêteuse
Marie Machiavelli.
Anne Cuneo collabore au Téléjournal à
Genève et à Zurich, où elle demeure conjointement
aujourdhui. Ses ouvrages, constamment réédités
et traduits en allemand, sont tous de grands succès
de librairie en Suisse.
Anne Cuneo, Une cuillerée
de bleu, Bernard Campiche Editeur, Collection CamPoche,
2004
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Jean-François
Sonnay / Les Contes du tapis Béchir |
ISBN 2-88241-147-2
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Volume 9 de la collection camPoche
Un jour, jai eu envie
décrire des contes pour mon neveu.
Comme il vivait en Turquie, pays de tapis, lidée
mest venue de faire parler un tapis qui
raconterait le monde comme il la vu: den
bas. Le recueil comprend finalement une douzaine
de contes inédits, qui sadressent
autant aux enfants quaux adultes qui ont
gardé le goût des histoires.
Dans ce livre, suivant la tradition des Mille
et une nuits, jai joué sur la combinaison
dune histoire unique, celle du narrateur
et de son auditoire, avec des histoires singulières
qui senchaînent et senchâssent
les unes dans les autres. On y rencontre un petit
garçon, Nenni, souvent fâché
avec son entourage, qui devient lami dune
souris, laquelle a fait son nid dans un très
vieux tapis dOrient, Béchir. Ce dernier
nest pas un tapis volant, comme laurait
souhaité Nenni, mais un tapis parlant et
il va raconter ses aventures. Des montagnes dAsie
centrale jusquau Mont-Saint-Michel, il évoque
ses voyages, les choses et les gens quil
a vus : les caravanes de chameaux, les marchands,
les fêtes, les rois, les mendiants, les
animaux, les paysages. Grâce aux récits
de Béchir, le petit garçon va souvrir
au monde et à lamitié.
Jaime les contes parce que, dans la littérature,
jattache une grande importance à
loralité. En outre, sous leurs airs
conventionnels, ils offrent une grande liberté
narrative, tout en exprimant simplement des savoirs
très anciens.
JEAN-FRANÇOIS SONNAY
France Inter, Dédicace,
2001
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Né en Suisse en 1954, Jean-François
Sonnay vit actuellement à Paris. Il a étudié
les lettres aux universités de Lausanne et de Rome.
Depuis la parution de son premier livre en 1974, il a partagé
son temps entre la littérature, la recherche en histoire
de lart, lenseignement et le travail de délégué
du CICR.
Il a effectué plusieurs missions en qualité
de délégué du Comité international
de la Croix-Rouge (Koweit, Afghanistan, Colombie, ex-Yougoslavie,
Zaïre et Darfour).
En dehors de quelques publications spécialisées
en histoire de lart, Jean-François Sonnay a écrit
des pièces de théâtre, des romans, de
petits essais, des contes et des nouvelles.
La Seconde Mort de Juan de Jesús a obtenu le
Prix Schiller 1998 et le Prix Rambert 1998.
Son dernier roman Un prince perdu (1999) a obtenu le
Prix Bibliothèque Pour Tous 2000.
Jean-François Sonnay est lauréat dune
bourse de la Fondation Leenaards. Il a reçu en 2000
le Prix des Écrivains vaudois pour lensemble
de son oeuvre.
Jean-François Sonnay, Les
contes du Tapis Béchir, Bernard Campiche Editeur, Collection
CamPoche, 2004
Page créée le 02.12.02
Dernière mise à jour le 27.10.04
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© "Le Culturactif
Suisse" - "Le Service de Presse Suisse"
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