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Bernard Campiche Editeur

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Collection CamPoche

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  Anne-Lise Grobéty / Infiniment plus

 Anne-Lise Grobéty / Infiniment plus

ISBN 2-88241-179-0

Beaucoup de choses se bousculent et se mettent en place au cours d’Infiniment plus, le roman d’Anne-Lise Grobéty. On pourrait définir le thème du livre comme un double mouvement de désarroi, de dispersion, de vertige et, inversement, de prise de conscience et maîtrise de soi. La contradiction ou, pour mieux dire, le déchirement, est au cœur de ce beau récit intense, dramatique et fervent, à la fois tourné vers un passé qu’il tente de ressusciter avec des joies et des plaies, ses découvertes, et vers un présent, non pas apaisé, mais réconcilié…

Georges Anex, Journal de Genève


Rares sont les romans face auxquels il conviendrait non pas d’aligner des mots mais de se taire. Infiniment plus est de ceux-là. Il ne s’agit pas ici d’un silence critique ou de réprobation, mais d’un silence de respect, d’admiration, osons le mot. Résumer Infiniment plus serait lui enlever l’essentiel, le vertige des mots, la perfection de phrases qui disent le douloureux cheminement d’une femme au bout d’elle-même. Anne-Lise Grobéty entre lentement dans son récit, en hésitant, se demandant par quoi il faudrait commencer et où est le commencement…

Monique Balmer, Femina


Née en 1949 à La Chaux-de-Fonds, Anne-Lise Grobéty étudie à la Faculté des lettres de l’Université de Neuchâtel et effectue un stage de journalisme. Elle commence à écrire très tôt, et elle a dix-neuf ans lorsque paraît son premier roman. Après un deuxième roman, elle ralentit son activité littéraire pour s’occuper de ses enfants. Dans le même temps, elle s’engage politiquement et siège pendant neuf ans comme députée socialiste au Grand Conseil neuchâtelois. Son mandat achevé et ses filles devenant plus autonomes, Anne-Lise Grobéty renoue avec l’écriture en 1984.
Anne-Lise Grobéty se fait connaître du grand public dès son premier roman, Pour mourir en février, couronné par le Prix Georges-Nicole. La suite de son œuvre remporte le même succès: le Prix Rambert et deux Prix Schiller lui ont notamment été décernés. Parmi ses publications les plus importantes, les romans Zéro positif et Infiniment plus, tous deux traduits en allemand, et les recueils de nouvelles La Fiancée d’hiver et Belle dame qui mord. Elle a reçu le Grand Prix C. F. Ramuz en 2000 pour l’ensemble de son œuvre, et le Prix Saint-Exupéry-Valeurs Jeunesse de la francophonie 2001 ainsi que le Prix Sorcières 2002 pour Le Temps des mots à voix basse.
Ses narratrices cherchent à affirmer leur identité féminine, à une époque où la présence des femmes en littérature commence à s’affirmer. Anne-Lise Grobéty est donc aussi fortement concernée par la condition de la femme écrivain, par les aspects historiques, formels et politiques de l’écriture féminine, mais elle poursuit surtout une exploration de la langue dans une tonalité bien à elle.

Anne-Lise Grobéty, Infiniment plus, Bernard Campiche Editeur, Coll. Campoche, 2006, 368 pages.

 

  Élisabeth Horem / Shrapnels

Élisabeth Horem / Shrapnels

ISBN 2-88241-180-4

Comment vit-on à Bagdad aujourd’hui: Peut-on faire de la littérature avec une année de vie à Bagdad? À ces deux questions la romancière Elisabeth Horem, femme de diplomate en poste en Irak, répond par l’affirmative en publiant ce roman-journal, des «impressions de la vie un peu étrange» qu’elle mène là-bas.
Nous sommes loin des reportages et des thèses. Une année d’observation, de vie malgré tout, malgré la violence, malgré la peur. Une année d’écrivain, avec le travail d’écriture cloîtrée, fenêtres fermées, des aventures minuscules, des découragements et des bonheurs gagnés sur la peur. Une année, c’est aussi le rythme des saisons, avec quelques sorties, du poisson grillé et Babylone, si loin si proche, qu’on ne reverra plus.
La vie qu’elle décrit, avec ses gardes du corps omniprésents, la chute des grenades, la voiture blindée, c’est un cercle qui se rétrécit. L’enfermement progressif avec la haine derrière la porte. Il y a quand même une soirée de poésie. Puis des morts inconnus… puis des morts qu’on pourrait connaître. Le jardinier, lui, continue de faire pousser des plantes, la gourmandise, un chat et Mozart font parfois oublier la violence. Pas longtemps. Le texte d’Elisabeth Horem est à lire absolument comme un témoignage littéraire de haut vol, une aventure de mots serrée et forte, sans concession au sensationnel.

Didier Pourquery, Métro


…À Bagdad, où les enlèvements pullulent, il lui faut renoncer à avoir un sac à main, à décrocher le combiné du téléphone, à ouvrir une porte toute seule, mais apprendre en revanche comment se comporter en cas d’attaque à la grenade ou essayer « du moins d’avoir une idée de la chose ». Elisabeth Horem voudrait bien envoyer des lettres, mais il n’y a plus de timbres, et pas encore internet. «Elle est en Irak, mais elle n’en voit rien, n’en verra rien ou peu s’en faut», hormis à la télévision… Shrapnels, du nom de ces projectiles de métal qui s’échappent des engins explosifs et qui font tant de ravages, est un livre saisissant et important. Faites passer.

Alexandre Fillon, Madame Figaro

Elisabeth Horem, française et suisse, a étudié à Paris.
Elle a publié Le Ring (1994, Prix Georges-Nicole 1994, Prix de la Commission de littérature du Canton de Berne 1994 et Prix Michel-Dentan 1995), Congo-Océan (1996, Prix d’encouragement de la Ville de Berne), Le Fil espagnol (1998) et Le Chant du bosco (2002), quatre romans dont les critiques ont souligné la remarquable qualité d’écriture et l’atmosphère d’étrangeté et de mystère qui s’en dégage.
Elisabeth Horem a séjourné à Moscou, à Prague et dans plusieurs pays arabes dont l’Irak (2003-2006), évoqué dans Shrapnels. En marge de Bagdad (2005). Elle vit maintenant à Tripoli (Libye).

Elisabeth Horem, Shrapnels, Bernard Campiche Editeur, Coll. Campoche, 2006, 208 pages.

 

  Gilbert Salem / À la place du mort

Gilbert Salem / À la place du mort

ISBN 2-88241-181-2

A notre reconnaissance devrait pourtant s’en ajouter une autre. Celle de n’importe quel lecteur, aussi éloigné soit-il des cercles journalistiques, qui trouvera dans le livre de Gilbert Salem un récit d’une beauté poignante, où l’amitié qui en occupe le cœur ne cesse de croître par-delà la mort. À la place du mort est un livre d’écrivain, même si c’est un journaliste qui tient la plume.
La première partie va au rythme d’un dépouillement grandissant. Pascal-Arthur perd d’abord sa femme, Gina, une Haïtienne au rire sauvage, un tourbillon de parfums et d’étoffes colorées («C’est par la maladie qu’ils s’étaient rencontrés, qu’ils avaient tenté d’établir une vie commune, toute jalonnée d’aléas et d’embûches, et qu’ils avaient fini par s’aimer»). Puis c’est son corps qui l’abandonne, le goût des aliments qui s’estompe, les chairs qui fondent, une part toujours croissante de lui-même qui le quitte. Jusqu’à la perte de la vie. Non, l’approche de la mort ne rend pas nécessairement plus sage. Oui, la vie ne paraît peut-être jamais si belle qu’au moment où on va la perdre.
Passé la disparition et l’enterrement de Pascal-Arthur à l’ombre d’un prunier, dans le cimetière de Lussy-sur-Morges, Gilbert Salem évoque cette présence de l’ami qui continue à le hanter, qui habite même son corps, qui lui donne d’étranges douleurs à chaque anniversaire de son décès, ne cesse de l’accompagner dans la vie comme il l’avait lui-même accompagné vers la mort.

C’est un pas de deux qui se poursuit. Une danse où le mort et le vif s’étreignent mutuellement dans un poudroiement de lumière. Les vignes de La Côte, la Toscane, les amours de l’un, les tentations religieuses de l’autre, la présence et l’absence, tout cela se met à tournoyer dans un récit fluide, d’une pureté cristalline, où la beauté sensible du monde se trouve célébrée avec une grâce mystérieuse de derviche.

Michel Audétat, L'Hebdo

La réédition en poche de ce très beau livre d’amitié est bienvenue. C’est en effet, plus qu’un récit linéaire en hommage à un frère-confrère disparu prématurément: une espèce de psaume affectueux où l’auteur dit autant les rires complices et les joies partagées que sa peine et le deuil des enfants de Pascal-Arthur Gonet. Au fil de nombreuses digressions et autre évocations, Gilbert Salem compose un tableau qui est à la fois portrait, autoportrait indirect, mais aussi célébration de la Côte, du lac, de la vie, de la lumière et de l’ombre.

Alain Noverraz, Librairie Payot Vevey, Mon choix, 24 Heures

Enquêteur, reporter et chroniqueur depuis dix-neuf ans au journal 24 Heures, à Lausanne, Gilbert Salem est né en 1954 en Iran, dans une famille de chrétiens libanais en exil. Il vit en Suisse romande depuis sa petite enfance. Gilbert Salem est l'auteur d'une biographie sur Jacques Chessex (en collaboration avec Jérôme Garcin) et d'un essai sur Gustave Roud. En 1995, il a publié son premier roman, Le Miel du lac (Prix littéraire Lipp Genève 1996 et Prix Alpes-Jura 1996), suivi par les récits À la place du mort (Prix des Auditeurs 1997 et Prix Genève-Montréal 1997) et Le Puzzle amoureux (2000).

Gilbert Salem, A la place du mort, Bernard Campiche Editeur, Coll. Campoche, 2006, 240 pages

 

Page créée le 16.11.06
Dernière mise à jour le 16.11.06

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