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Petites chroniques d'été

 

Présentation de l'auteur
Chronique des géraniums en fleurs (1)
Chronique des géraniums en fleurs (2)
Dernière chronique des géraniums
Petite chronique d'un soir d'été sur un balcon au printemps
Petite chronique d'avant l'été
Petite chronique d'été (1)
Petite chronique d'été (2)
Petite chronique d'été (3)
Petite chronique de l'été 2000
Petite chronique de l'été qui revient, de l'écriture, des montagnes et des anges
Dissolution


Chronique des géraniums en fleurs (1)

Voilà, c’est fait : les géraniums fleurissent.

Le tout premier bouton, qui, dimanche, se dressait si fièrement, a commencé d’éclore hier jeudi. Aujourd’hui, le voici en fleurs. Et voici même une deuxième fleur ; et qu’une troisième pointe déjà, qui éclorera demain. C’est de victoire en victoire que vole l’été qui commence :-) Les géraniums lui font la fête en s’arrosant d’une eau rare vaporeuse et gazeuse dont les sources jaillissent du côté de Reims. Ils la consomment avec modération, comme savent faire les chameaux du désert dont l’expérience en la matière est incomparable. Aussi est-ce dans assez peu d’ivresses, mais dans des rires sains et joyeux, que l’été finalement s’installe.

Comme Alexandre Vialatte l’a écrit à propos du cheval, le géranium remonte à la plus haute Antiquité. C’est un fait établi par maints papyrus anciens, maints parchemins et certaines pierres gravées au temps du paléolithique. L’homme des cavernes cueillait déjà le géranium sauvage pour l’offrir à sa belle. Les Lacustres les cultivaient dans des pots flottants. Et, du temps des Romains, tous les balcons en étaient garnis. Tout cela est exact : les géraniums le racontent à qui leur prête attention et oreille.

Car ces fleurs sont douées de parole et d’intelligence. Elles savent lire et écrire en plusieurs langues et plusieurs alphabets dont le français, le latin, l’arabe, le cyrillique, le tibétain et le dialecte bernois. Elles connaissent la trigonométrie, le calcul infinitésimal, la physique des particules et le code de la route. La noétique et l’hénologie n’ont, pour elles, plus aucun mystère.

Tout cela est vraiment très sérieux. C’est d’ailleurs ce que l’on expose à la jeune et jolie voisine qui passe sur le chemin tous les soirs vers les vingt-deux heures trente avec son gros chien jaune.

Ce soir, on a fait rire le chien.

Demain, peut-être, elle sourira.

(C) jean-pierre.cousin@bluewin.ch
Ve 23/06/2000 – di 20/08/2000

 

Page créée le 01.08.01
Dernière mise à jour le 01.08.01

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