Dernière chronique
des géraniums
Cest
un dimanche épouvantable. Depuis vendredi soir,
il pleut, presque sans sarrêter. Cétait
dabord un simple orage. Et puis la pluie na
pas cessé. Il a fait froid. Le ciel est ensuite
resté gris.
De temps en temps, on regarde
dehors. On ne voit plus ni les montagnes, ni le lac,
on ne voit plus rien que du gris. Sur le balcon, on
voit les fleurs qui sennuient. Elles sont belles,
leurs couleurs, dans le matin gris.
On regarde les géraniums.
Ils ne sont plus que deux. Des géraniums descendus
à la cave pour lhiver, aucun na
survécu. Mais ceux laissés dehors et
condamnés à fleurir jusquau gel
se portent aujourdhui à merveille et
montrent leurs premiers boutons. Cest incroyable,
on dira, et cest huit jours plus tôt que
lannée dernière
Malgré
la pluie, le temps pourri de ce printemps ordinaire.
Ce nest pourtant pas inventé. Ils sont
deux ; ils sont peut-être amoureux, cest
lamour qui les a sauvés. Il faut croire
ça très fort.
On recommence à espérer.
La vie reprend la couleur des fleurs. Lundi : il fera
beau !
Mais maintenant : tentends
la pluie ?
ça ne fait rien
: on peut rêver le soleil
© jean-pierre.cousin@bluewin.ch
di 10/06/2001